德语助手

Je l'ai couru dix fois, effectivement, fini trois fois seulement, mais c'est long et difficile.

Ça devient presque impossible d'y échapper.

Chaque année, fin août, il y a un événement sportif dont tout le monde parle: l'UTMB.

Jean-Philippe Lefief est journaliste au "Monde" et il a déjà écrit ou traduit tous ses livres sur le trail.

Pour lui, c'est simple: L'UTMB, c'est une course mythique qui a changé la course à pied.

L'Ultra-Trail du Mont-Blanc, c'est une course organisée à Chamonix en Haute-Savoie,
lors de laquelle les participants doivent faire le tour du massif du Mont-Blanc.

Soit 170 kilomètres, pour plus de 10 milles mètres de dénivelé positif.

Sa toute première édition a eu lieu en 2003.

C'est la plus difficile course de montagne d'Europe.

Dès la première édition, ça a été un succès assez inattendu.

Les organisateurs s'attendaient à trois cents coureurs, ils en ont eu sept cents.

Et d'emblée, ça a été quelque chose d'assez monumental,
parce que la course a eu lieu dans des conditions vraiment très difficiles:
c'était le déluge, enfin, température hivernale, des trombes d'eau...

La pluie, le froid, la nuit, rien ne les arrête, ou presque.

Ces coureurs de l'extrême sont prêts à tout pour réaliser leur rêve:
faire le tour du plus grand sommet d'Europe, en courant.

Sur les sept cents coureurs, il n'y en a que 57 qui sont arrivées au bout,
ce qui a ajouté un petit peu à la dimension épique de l'événement.

Il y a eu pas mal de vidéos qui ont circulé sur Internet très, très vite,
dans lesquelles on voyait, en particulier, des gens arriver au col et dire:
Plus jamais ça, c'est trop difficile.

J'ai été un peu présentieux de mes forces je crois.

Donc on s'arrête ici...

Je voulais aller jusqu'à Chamonix mais...

Et en fait, c'est un petit peu ce que cherchent les coureurs d'ultra-trail.

En quelques années, le nombre de participants à l'UTMB explose.

Aujourd'hui, la jauge est limitée: dix milles personnes tentent de s'inscrire,
mais deux milles cinq cents coureurs et coureuses peuvent prendre le départ.

Les plus rapides mettent une vingtaine d'heures.

La plupart ont besoin du double.

Le parcours est d'une logique implacable, ce qui le rend très attirant.

On fait le tour d'un massif, on passe onze cols qui sont tous mythiques.

Avec chaque fois un point de vue différent sur le mont Blanc ou ses contreforts et les sommets qui l'entourent.

C'est deux nuits pour la plupart des coureurs, avec deux lever de soleil absolument incroyables.

Ça rend le truc complètement magique.

Et ça attire vraiment tous les meilleurs coureurs du monde entier.

Dans son sillage, l'UTMB participe fortement à l'engouement pour la pratique de la course à pied et du trail.

Mais, devenue une énorme machine, elle s'attire aussi de nombreuses critiques.

L'affluence a un petit peu dénaturé l'esprit de départ,
qui se voulait très proche de la nature, intimiste, on va dire.

Et donc il y a beaucoup plus de fréquentation,
ce qui provoque des dégâts environnementaux, ce qui accentue l'affluence à Chamonix.

Et il y a aussi cette dérive commercial
puisque l'UTMB est devenue une marque, qui se promeut comme telle,
qui a besoin de faire du bénéfice et qui le fait.